Une, deux, et maintenant trois générations. Hier, la cour d’appel de Versailles a reconnu un lien entre la prise d’un médicament par la grand-mère de Louis et la survenue d’un handicap chez celui-ci. Elle a condamné le laboratoire UCB Pharma à 1,7 million d’euros de dommages et intérêts. Histoire unique, courant ainsi sur plus de quarante ans, ce qui est rarissime dans le cas d’un mauvais usage de médicament. Après les enfants du Distilbène, il y aura donc les petits-enfants du Distilbène.
Au départ, dans les années 50, c’est un médicament donné aux femmes enceintes pour éviter les fausses couches.
Hasard. A cette époque, peu de pharmacovigilance et les médecins le prescrivent facilement. A la différence des Etats-Unis, qui le retirent du marché en 1970, le Distilbène est distribué en France jusqu'en 1977. De graves effets secondaires ont pourtant été notés, et son intérêt thérapeutique est franchement limité.
«Mais qui le savait ? Je ne le savais pas, raconte Hélène, la mère de Louis qui détaille son histoire familiale. Je suis née en 1958, on n'en parlait pas, ma mère m'avait juste dit qu'elle avait pris des hormones quand elle m'attendait.» C'est bien plus tard, et par hasard, qu'elle le découvre. «En 1988, à la lecture d'un article dans Libé, je me suis posé des questions. On commençait à parler des enfants du Distilbène et de leurs problèmes de santé. Cela m'a intrigué. J'ai demandé à ma mère si elle en avait reçu, elle me l'a confirm