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Libération
Reportage

Des détenues très seyantes

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A Fleury-Mérogis, les prisonnières ont défilé habillées par Sakina M’Sa. Un motif de fierté.
publié le 13 juin 2011 à 0h00

Victorine, stagiaire à la maison de couture de Sakina M'Sa, est au taquet. Elle doit envoyer les mannequins au maquillage, et s'affole de ne pas les voir arriver. Stress habituel d'un défilé de mode sauf que cette fois, il se déroule à la maison d'arrêt des femmes de Fleury-Mérogis (MAF, Essonne). Vendredi, les 130 détenues venues assister dans le gymnase à cette première ont sorti le rouge à lèvres, comme Maleka (1), 23 ans : «Ça faisait longtemps que je ne m'étais pas maquillée. Ça me change, même si je m'efforce tous les jours de ne pas oublier la femme que j'ai été avant. Parfois, je m'offre un brushing chez la coiffeuse de la prison, pour 5,90 euros, ou je me mets un peu de mascara.»

Invitée par la télévision de la MAF, Sakina M'Sa, styliste primée pour sa maison de couture, également entreprise d'insertion, a relevé le défi lancé par les détenues : organiser un défilé. Mais elle ne s'est pas contentée d'apporter sa collection. Comme lors de ses interventions dans des favelas de Rio ou dans des maisons de retraite de Seine-Saint-Denis, elle a tenu à ce que les prisonnières défilent : «La mode, explique t-elle, cela peut paraître superficiel, mais c'est pour moi un passeport pour rentrer dans des lieux inhabituels, une carte légère pour parler de choses importantes.»

Volontaires. En collaboration avec l'Arac (Association de recherche d'animations culturelles) et le Spip (Service pénitentiaire d'insertion et de probation), la MAF