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Libération
Reportage

En Seine-et-Marne, le bac en première classe

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Bac 2011dossier
L’internat d’excellence de Sourdun,pour les élèves méritants de milieux défavorisés, les prépare à l’épreuve pour la première fois. Beaucoup de moyens et de la discipline.
publié le 16 juin 2011 à 0h00

«Il dit qu'il tombe 122 fois dans le piège de l'amour, mais est-ce que c'est possible ça, madame ?» demande Ashraf, très dubitatif. «Nous étudions l'autobiographie d'un libertin, lui répond Sophie Rossignol, la professeure de français, mais il peut y avoir de l'exagération. Ryed, vous levez la main pour commenter le texte ?» «Oui. Madame, Casanova est libertin, mais il ne veut pas blesser sa victime, il a un cœur, il compatit à ses victimes.» «Ce n'est pas le contraire de Don Juan ?» interroge Soukeyna. «C'est très bien, le jour du bac, il ne faudra pas hésiter à faire des parallèles», approuve Sophie Rossignol. La première S, une des classes les plus vivantes de l'internat d'excellence de Sourdun (Seine-et-Marne), étudie le dernier chapitre, consacré au libertinage, du programme du bac français, prévu le 20 juin. Il ne reste plus qu'un cours car l'enseignante veut consacrer la dernière semaine à des révisions, notamment pour l'oral : «Il faudra trouver les mots qui conviennent le jour du bac», s'est-elle inquiétée pendant le cours après qu'un élève a déclaré que «le libertinage était accepté mais pour les gens de la haute»… Alors, après les mémoires de Casanova, à la deuxième heure, elle enchaîne avec une nouvelle des Crimes de l'amour, du marquis de Sade.

Pour la première fois cette année, l’internat, ouvert à la rentrée 2009, présente des candidats au bac. 58 élèves vont passer le français - l