C’est passé presque inaperçu. Pourtant, cela marque une date dans l’histoire du bac à la française. Pour la première fois depuis sa création, le «bac pro» représente plus du quart des candidats (26%), doublant même ceux du bac techno (24%). La filière professionnelle, de tout temps marginalisée, voire méprisée, devient ainsi une section de poids, conséquence directe d’une réforme très contestée.
En 2009, le ministre de l'Education nationale de l'époque, Xavier Darcos, met en place la «rénovation de la voie professionnelle». Il s'agit, annonce-t-il, de donner ses lettres de noblesse à une série déconsidérée et d'encourager les lycéens, qui s'arrêtent trop souvent avant, à pousser jusqu'au bac. Darcos ramène alors à trois ans le cursus du bac pro - qui se préparait en quatre ans -, à l'image de ce qui se fait en lycée général et technologique. En même temps, il annonce la disparition de quasiment tous les BEP (brevets d'études professionnelles), qui se préparait en deux ans. Ne resteront plus que les CAP (certificats d'aptitude professionnelle), censés permettre de s'insérer sur le marché du travail.
La réforme est diversement accueillie. Certains y voient la revalorisation tant attendue, avec une filière bac qui ressemble aux deux autres et des lycéens qui accéderont bientôt plus nombreux au fameux diplôme. Mais en ces temps de réduction de postes, beaucoup craignent que le gouvernement cherche ainsi à faire des économies, grâce au passage de quatre à trois ans.
Les opp