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Une dissertation de philosophie est-elle unique ?

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Nous avons demandé à notre philosophe maison de cogiter sur cinq sujets tombés hier au bac. Mais pas de panique, les possibilités de traitement sont infinies…
publié le 17 juin 2011 à 0h00

Les consignes données aux professeurs de philosophie chargés de la correction du baccalauréat précisent qu'il est «interdit» d'évaluer les copies «d'après leur conformité à une interprétation du sujet à traiter ou à une orientation qui seraient imposées». Aussi n'existe-t-il aucune «grille» de correction appliquée à tous les devoirs et établissant d'avance la manière dont un sujet doit être traité. Chaque professeur s'attache à «discerner dans chaque copie la façon, parfois inattendue mais néanmoins légitime, dont le sujet a été compris, le problème posé et traité».

Dans les jours à venir, les correcteurs se retrouvent tous à une «réunion d’entente» au cours de laquelle les sujets sont discutés, et où se trouvent définis tous les traitements «légitimes» (en nombre infini, donc). Au cours de cette réunion, regroupant les correcteurs par séries, des copies (anonymes) sont lues à haute voix, et chaque professeur met (anonymement) une note. L’écart peut parfois être important, surtout pour les premières copies lues. C’est pourquoi le secrétaire de séance demande aux correcteurs qui ont par exemple mis les notes les plus hautes ou les plus basses de justifier leur évaluation. Peu à peu, une «entente» se crée.

Les mêmes professeurs se retrouvent de nouveau lorsqu’ils ont pratiquement achevé leur correction, dans une «réunion d’harmonisation», au cours de laquelle sont examinées et discutées (sinon «harmonisées») les moyennes, les médianes, l’arc des notes,