Les assises, encore. Pour la deuxième fois en un peu plus de deux ans, Emmanuel Rist, 41 ans, comparaît depuis lundi devant les jurés de Colmar (Haut-Rhin).
En 2009, ce néonazi de 108 kilos au crane rasé et au torse bombé avait été condamné à dix ans de réclusion pour une tentative d'assassinat à l'explosif visant un retraité marocain. Une peine qui s'ajoutait aux 30 mois déjà infligés en correctionnelle pour la profanation de 127 tombes du cimetière juif d'Herrlisheim, commise en 2004.
Aujourd'hui, il est accusé de l'assassinat d'un marchand de tapis ambulant, marocain également. Le 22 mai 2001, Mohammed Madsini, 46 ans, avait été abattu d'une balle dans la tête au milieu d'une rue du village de Gundolsheim.
Au moment de son interrogatoire de personnalité, lundi en fin de matinée, Rist répète comme lors de ses précédents procès que son admiration pour Hitler et le IIIe Reich fait partie du passé. Puis il admet à demi-mot avoir appuyé sur la détente. «Je suis devant le tribunal et devant un enfant de Monsieur Madsini et je vais assumer mes responsabilités (...). Je regrette mes actes», déclare-t-il d'une voix étranglée, en se tournant successivement vers les jurés et vers l'un des fils de la victime, seul membre de la famille présent à l'ouverture du procès.
Son avocat, questionné lors d'une suspension d'audience, est plus explicite: «Effectivement, il a tiré sur cet homme dans le cadre d'une bagarre. Il ne l'a pas assassiné», affirme Me Renaud Bettcher. «A