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Libération

Les migrants de Calais tyrannisés par la police

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publié le 23 juin 2011 à 0h00

Il n’y a pas de hasard. Si un collectif d’associations a annoncé hier sa décision de saisir le Défenseur des droits sur la base d’un rapport mettant en cause la déontologie de la police dans le traitement des migrants de Calais (Pas-de-Calais), c’est parce que c’était le jour de son entrée en fonction. Hier, Dominique Baudis, 64 ans, a été nommé Défenseur des droits en Conseil des ministres. Ce nouveau poste, dont il est le premier titulaire, remplace le Médiateur de la République, le Défenseur des enfants, la Haute Autorité de lutte contre les discriminations et pour l’égalité (Halde) et la Commission nationale de déontologie de la sécurité.

Réalisé par le collectif No Border, le rapport raconte le harcèlement systématique dont sont victimes les étrangers cherchant à gagner l’Angleterre : des réfugiés sont interpellés, emmenés à Coquelles (centre de rétention administrative situé à 5 km du centre de Calais), où ils restent détenus quelques minutes, quelques heures ou toute la nuit. C’est là qu’ils sont interrogés, ou pas, que leurs empreintes sont prises, ou pas. Le plus souvent, ils sont relâchés sans inculpation et contraints de rentrer à pieds. Et le même scénario se rejoue le même jour ou le lendemain. Objectif, faire fuir les migrants.

No Border dénonce ainsi les «attaques contre les abris, l'eau, la nourriture». Parmi les accusations contre la police : la destruction des campements, le saccage des squats, la contamination de l'eau pour la rendre imbuvable, la d