Son visage fragile - long cou, sourire timide, mèches floues - est de nouveau partout. Deux yeux noirs craintifs, voire carrément affolés, en une de tous les sites internet. De vieilles interviews qui tournent en boucle - ton potache chez Ardisson en 2007, grave sur le site internet AgoraVox en 2008 - et le trouble gagne. Qui est vraiment Tristane Banon, 32 ans, «journaliste-écrivaine», qui tient à nouveau la corde de l'accusation contre DSK depuis la débâcle de Nafissatou Diallo ? Quelles motivations pour cette jeune femme dont l'avocat a annoncé hier, après beaucoup d'hésitations, qu'elle allait porter plainte aujourd'hui pour «tentative de viol» contre l'ex-patron du FMI ?
«Chimpanzé». C'est le magazine l'Express, dont la parution a été avancée à aujourd'hui, qui a obtenu la primeur de ses déclarations. «Voir Strauss-Kahn libéré puis aussitôt dîner dans un restaurant de luxe entre amis, ça me rend malade, explique-t-elle. Je n'en peux plus d'entendre que je suis une menteuse du fait que je ne porte pas plainte. Depuis le 14 mai, on décide de ce que veut dire mon silence, on interprète chaque mot de mon avocat sans même l'écouter. […] Je voudrais qu'on m'entende parce que j'ai peut-être, enfin, une chance d'être écoutée.»
Questionné sur cet étrange timing, Me David Koubbi, de son côté, a expliqué que la décision de sa cliente a été prise «dès la mi-juin». «Je n'ai été contacté par personne à droite,