Le ministre de l’Education nationale, Luc Chatel, revient sur les remous autour du bac 2011 et évoque les rythmes scolaires ainsi que les autres chantiers à venir.
Ne craignez-vous pas que le bac 2011 reste entaché par la fuite en S, avec des résultats contestés ?
Sincèrement non. Et les résultats publiés aujourd'hui montrent qu'il n'y a pas eu d'impact. Mais c'est la première fois que l'on a eu une fraude d'une telle ampleur, conséquence des nouvelles technologies. Depuis que le bac existe, il y a des tentatives, mais circonscrites. Cette année, elles ont eu des conséquences nationales. Je pense avoir pris la décision la plus juste en ne faisant pas noter l'exercice concerné [le premier, portant sur les probabilités, ndlr] et en demandant de répartir les 4 points qui y étaient attribués sur les deux exercices les mieux réussis par le candidat [parmi les 3 restants]. D'ailleurs, le tribunal administratif a rejeté les référés déposés par les parents d'élèves.
Certains correcteurs avouent toutefois tenir compte du premier exercice pour des candidats ayant raté les autres…
Ce ne sont pas mes instructions. Je reconnais qu'il n'y avait pas de solution idéale. Mais j'ai choisi la plus équitable. On ne pouvait pas reconvoquer 165 000 élèves pour une poignée de fraudeurs. Ils auraient trouvé cela injuste. En plus, en juillet, beaucoup sont engagés dans des stages, des petits boulots ou partent à l'étranger. Il y aurait eu énormément de défections. On a vu la réaction des candidats au BTS [brevet de technicien supérieur, ndlr] «Négociation et relation client» qui ont dû repasser leur épreuve après des fraudes.
Mais, pour le bac S, très peu d’élèves auraient vu l’exercice sur Internet…
Personne ne le sait, l’enquête le dira. Il y avait tout de mê