L'avocat des familles victimes de l'attentat de Karachi, Me Olivier Morice, a demandé hier aux juges d'instruction chargés du volet financier de l'affaire, Renaud Van Ruymbeke et Roger Le Loire, l'audition de Jean-François Copé, Brice Hortefeux et Pierre Charron, tous proches de Nicolas Sarkozy. Il s'agirait d'éclairer leurs relations avec Ziad Takieddine, intermédiaire franco-libanais dans des ventes d'armes, toujours en pointe dès que les balladuriens ou sarkozystes sont au pouvoir.
En une habituelle partie de billard politico-médiatico-judiciaire, Mediapart avait publié, quelques heures plus tôt, des photos de tout ce beau monde, posant en short devant un yacht ou dans une piscine. Aux frais du très généreux Takiedinne, puissance invitante et régalante.
Leur proximité politico-affairiste n'est pas nouvelle. Libération a déjà raconté comment, en 2004, Hortefeux, alors conseiller du ministre de l'Intérieur Sarkozy, avait joué les petits télégraphistes auprès de Copé, alors en poste au Budget : il s'agissait de relayer une demande de la Direction des constructions navales (DCN) souhaitant défiscaliser les commissions versées en marge d'une vente d'armes à l'Arabie Saoudite où Takieddine joue les entremetteurs. La requête transmise par Hortefeux soulignait que «s'il est vrai que les fonds ont transité au Luxembourg, ils ont servi à la rétribution des sources et du paiement des documents confidentiels nécessaires à la défense de nos clients». Et don