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EDITORIAL

Anathème

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Roms : la gauche face à ses contradictionsdossier
publié le 27 juillet 2011 à 0h00
(mis à jour le 27 juillet 2011 à 6h48)

La stigmatisation et la répression d'une communauté ne peuvent tenir lieu de politique. Et comme de juste, le tout répressif lancé contre les Roms l'été dernier à Grenoble par Sarkozy a échoué. Le Président à la popularité abyssale avait cru pouvoir se refaire une santé sur le dos de cette communauté. Pratiquant un pervers amalgame entre gens du voyage français et Roms, il avait dénoncé «le comportement» de tous, par essence délinquants. Ses ministres avaient surenchéri, multipliant les clichés offensants sur «les voleurs de poule» et «leurs grosses cylindrées qui traînent les caravanes». Même la Commission européenne avait dénoncé cette politique ciblant explicitement les Roms, contraire aux valeurs et aux lois de l'Union.

Un an après le discours de Grenoble, qui n’avait pas même réussi à faire remonter la cote présidentielle, force est de constater que la politique gouvernementale n’a rempli aucun de ses objectifs proclamés.

Il reste que cette manœuvre a une nouvelle fois jeté l’anathème sur une communauté fragile et vulnérable. Comme si les Roms et gens du voyage étaient à tout jamais condamnés à la discrimination et à l’exclusion. Alors que la dizaine de millions de Roms d’Europe est installée sur ce continent depuis des siècles, notamment en France où ils se sont battus et sont morts pour leur patrie. Seule une politique européenne respectant la culture spécifique et le mode de vie longtemps nomade des Roms pourra permettre à cette communauté à

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