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Libération
Récit

L’ombre du harcèlement moral sur le suicide d’un cadre de HSBC

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La famille de Rémy Thabard, décédé en 2007, se bat en justice pour que sa mort soit reconnue comme liée à son activité professionnelle.
publié le 27 juillet 2011 à 0h00

C’est l’histoire d’un type qui va au travail, boit un café, rentre chez lui et se jette par la fenêtre. Le 21 décembre 2007, Rémy Thabard, 45 ans, se rend au siège de sa banque, HSBC, à Paris. Vers 10 heures et demie, il dit à sa femme qu’il ne se sent pas bien. La suite est une tragédie. Le 21 juin dernier, le Tribunal des affaires de sécurité sociale de Paris (TASS) renvoyait pour la troisième fois l’audience consacrée à son cas.

A la sortie, Hélène Thabard, la veuve de Rémy, se dit abasourdie. Elle attend avec impatience que justice soit rendue. Et ressasse ces phrases écrites à l'époque sur des «post-it» par son mari à son supérieur, Christophe Chazot : «Pourquoi tu me traites comme un chien ? Au quotidien, pas bonjour, pas de prises de nouvelles de mon travail, pire qu'un stagiaire.» Cette autre : «Quel besoin as-tu de me tirer dessus ?» Hélène Thabard et ses avocats voudraient qu'on reconnaisse que le suicide de son époux est en lien «exclusif, direct et certain avec son activité professionnelle».

HSBC France est un groupe dont le résultat net avant impôt s'élève à 628 millions d'euros pour 2010. Il emploie plus de 10 000 personnes. Sur son site Internet, la banque dit s'engager à «respecter les plus hauts niveaux d'intégrité, en accordant la priorité aux intérêts du groupe par rapport aux intérêts individuels». Elle affirme également traiter «ses clients, collaborateurs et fournisseurs de manière objective et équitable».<