Depuis l'été 2010, les Muntean sont devenus malgré eux experts en déménagement. Cette famille élargie d'une trentaine de Roms roumains a subi de plein fouet la politique du gouvernement français. Chassés en août d'un terrain qu'ils occupaient depuis deux ans à Montreuil (Seine-Saint-Denis), ils ont été hébergés dans les locaux d'une association, avant d'établir un campement à même la rue, dont ils ont été rapidement délogés par la police. Aidés par des militants, ils ont ensuite vécu deux mois dans des studios télé pour enfin trouver plus de stabilité dans un hangar du XXe arrondissement de Paris, où ils se sont installés sous la neige, en décembre.
Ce lieu, vaste et vétuste, ils l’ont surnommé «la baraka», pour désigner tant les petites baraques en bois qu’ils ont construites à l’intérieur que l’espoir d’une chance retrouvée. Depuis six mois, chacun a repris ses activités : ramassage de ferraille ou vente au marché des biffins pour les hommes, tandis que quelques femmes mendient. Scolarisés, la plupart des enfants ont progressé en français.
Les Muntean reçoivent régulièrement la visite de leurs soutiens. Avec eux, ils ont même envisagé de mettre en place une brocante tous les dimanches. L’idée a été abandonnée, les Roms craignant une intrusion policière, synonyme d’évacuation. L’équilibre de la famille reste néanmoins précaire. Plusieurs perso