Menu
Libération
Enquête

Roms, les plaies restent ouvertes

Article réservé aux abonnés
Un an après le discours martial de Nicolas Sarkozy à Grenoble, les conditions de vie de cette population fragile se sont encore aggravées.
Camp Roms, Choisy-le-Roi, juillet 2011 (Lionel Charrier/Myop)
publié le 27 juillet 2011 à 0h00
(mis à jour le 27 juillet 2011 à 6h52)

«La règle générale est claire, les clandestins doivent être reconduits dans leur pays. C'est dans cet esprit que j'ai demandé au ministre de l'Intérieur de mettre un terme à l'implantation sauvage de camps de Roms.» Le 30 juillet 2010, lors du discours de Grenoble, Nicolas Sarkozy posait les jalons de la politique gouvernementale à l'égard des Roms. Cette décision, censée répondre à un incident impliquant des gens du voyage quinze jours plus tôt, était dénoncée par la gauche et le monde associatif pour sa brutalité, son caractère stigmatisant et l'amalgame entre les Roms étrangers et les gens du voyage, dont beaucoup sont d'origine rom mais français depuis plusieurs générations. S'en sont suivis deux mois de polémique entre communiqués gouvernementaux justifiant les expulsions et circulaire enjoignant les préfets à démanteler prioritairement les camps roms. Ce dernier texte a d'ailleurs dû être modifié en raison de son caractère discriminatoire.

Tintamarre. Critiqué de toutes parts y compris au sein de la majorité, menacé de sanctions par l'Union européenne, le gouvernement français a progressivement fait profil bas à partir de l'automne pour ne finalement plus communiquer autour de cette question que de façon épisodique et confuse. En février, lors d'une de ses dernières sorties sur ce sujet comme ministre de l'Intérieur, Brice Hortefeux s'est même débrouillé pour donner les chiffres des expulsions sans prononcer une seule fois les mots Rom ou Rouma