Dans la nuit, les aboiements du chien du voisin ne l'avaient pas inquiété. «Avant», il aurait fait le lien avec la coupure de sa ligne téléphonique et il aurait fui immédiatement. Le lendemain matin, en sortant de chez lui pour ouvrir son magasin de meubles, dans la zone industrielle de Cahors (Lot), Daniel Derguy, 51 ans, dont douze passés en prison pour son appartenance à l'ETA, s'est d'abord cru «enlevé par des barbouzes paramilitaires espagnols». Les policiers qui venaient de l'embarquer dans une voiture banalisée, le 6 juillet, l'ont rassuré en mettant leurs brassards officiels.
Lettre piégée. Placé en garde à vue, cet homme, en liberté conditionnelle depuis mars 2008, s'est vu notifier un mandat d'arrêt européen (MAE) émis par Madrid. La justice espagnole ressort un scellé vieux de dix-sept ans, une empreinte de Daniel Derguy retrouvée sur une lettre piégée finalement désamorcée, postée depuis Paris en 1994 à une entreprise basque espagnole. Une affaire sur laquelle Daniel Derguy affirme n'avoir jamais été interrogé pendant les quatre ans de l'instruction menée par la section antiterroriste du parquet de Paris en collaboration avec la justice espagnole, lors de son arrestation en 1996.
Après Aurore Martin, cette responsable du parti indépendantiste basque Batasuna, interdit en Espagne mais légal en France, qui risque douze ans d’emprisonnement pour participation à une entreprise terroriste pour ses interventions dans des meetings en Espagne, Der