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reportage

Les Tunisiens de France vers leur «première vraie élection»

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Des centaines de milliers d'entre eux sont appelés à participer au premier scrutin depuis la révolution, fin octobre. Ambiance kermesse au consulat, mais les Tunisiens ne s'inscrivent pas en masse.
Au premier étage du consulat de Pantin, les futurs électeurs font la queue pour s'inscrire à l'un des bureaux tenus par les bénévoles. (E.A.)
publié le 2 août 2011 à 11h09
(mis à jour le 3 août 2011 à 17h19)

Leur reçu d'inscription à la main, Souad et Khalifa ressortent du consulat de Tunisie, à Pantin (Seine-Saint-Denis), avec le sentiment du devoir accompli. Ce samedi matin, le couple franco-tunisien a fait le déplacement depuis Sarcelles pour s'inscrire sur les listes électorales. Assidus aux urnes en France, ils participeront «pour la première fois» à un scrutin tunisien : tout comme leurs compatriotes du «bled», le million de Tunisiens qui résident à l'étranger – dont 600.000 en France – sont appelés à se choisir des représentants à l'assemblée constituante, fin octobre. Ce sera la première instance élue depuis la révolution qui a chassé Ben Ali, le 14 janvier.

«Touché» par ce nouvel exercice citoyen, Khalifa reste toutefois sur ses gardes, tout comme son épouse Souad : «On espère que l'élection se déroulera correctement.» Avant la révolution, plusieurs Tunisiens décrivaient un vote avec des enveloppes peu opaques et des bulletins «Ben Ali»... en rouge ! En 2009, 95% des 300.000 Tunisiens de l'étranger avaient ainsi «élu» le Président pour un quatrième mandat. Encore mieux qu'au pays, où le raïs n'avait obtenu «que» 89%.

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