Elle ne sait pas si elle tiendra encore longtemps. Clémence, 24 ans, est une toute jeune recrue du Samu social de Paris. Assistante sociale, elle fait partie des équipes mobiles qui sillonnent la capitale toutes les nuits pour venir en aide aux sans-abri. Avec une brochette de collègues, elle participait ce mardi à la manifestation des travailleurs de l'urgence sociale pour réclamer plus de lits dans les centres d'hébergement d'urgence. En France, les salariés du 115, le numéro d'urgence du Samu social, s'étaient mis en grève dans une trentaine de départements.
«On travaille avec rien. Le soir, à 22 heures, je n'ai plus une seule place à proposer pour la nuit. On va quand même à la rencontre des gens, en sachant très bien qu'ils vont rester dehors, faute de place», raconte-t-elle, la voix fatiguée d'avoir crié. «Le pire, c'est pour les femmes. Je n'ai que dix lits à proposer chaque soir. Elles sont une quarantaine à rester dehors, toutes seules, exposées à tous les dangers. Mon métier, c'est de permettre aux personnes d'accéder à leurs droits. Pas de les savoir en danger de mort sans pouvoir rien faire !»
Ils n'étaient pas très nombreux ce mardi midi au square Boucicaut, dans le 7e arrondissement à Paris. 150 tout au plus. Avec en renfort, Jean-Baptiste Eyraud du collectif Droit au logement (DAL) qui vient en aide aux mal-logés :