Adéfaut de moyens financiers, l'équipe toulousaine du Groupement pour la défense du travail social (GPS) fait preuve d'imagination et de culot pour maintenir l'hébergement d'urgence. «Nous, explique Yannick, face à cette situation, il y a trois mois que nous sommes passés aux travaux pratiques.»
Gâteaux. Une banderole barre la façade du 4 bis de la rue Goudouli à Toulouse : «Nous réquisitionnons ce lieu afin d'offrir un toit aux grands précaires.» Tout est parti d'un constat : au printemps, il n'y avait plus de places en ville dans les centres où les sans domicile fixe pouvaient habituellement être hébergés et soignés. Le 23 avril, une cinquantaine d'infirmiers, animateurs de refuges associatifs et agents de la veille sociale décident alors d'occuper cet immeuble désaffecté de l'Association nationale pour la formation professionnelle des adultes (Afpa), entre les pavillons chics de l'allée des Demoiselles et les villas cossues de l'avenue Crampel.
Les trois fauteuils de la salle commune sont très profonds. Ils sont un peu dépareillés aussi. C'est un don d'Emmaüs. La machine à café, ce sont les Restos du cœur, les petits gâteaux à côté, la Banque alimentaire. Les voisins apportent des melons et des tomates. Parmi les 15 précaires hébergés, Guy et Christian font la sieste dans les salles de cours et bureaux reconvertis en chambres. Quatre animateurs jouent à la belote : ils sont là, militant en plus de leur journée de travail, toujours