Finalement, il y aura bien un procès en France de l'affaire «pétrole contre nourriture». Et Total se retrouvera sur le banc des prévenus. Le parquet voulait un non-lieu général, mais le juge d'instruction Serge Tournaire n'a pas suivi son raisonnement. Dans une ordonnance signée le 28 juillet, le magistrat a décidé de renvoyer devant le tribunal correctionnel 19 personnes physiques et le groupe pétrolier pour des faits de «corruption», de «trafic d'influence» et d'«abus de biens sociaux». L'information, révélée par Charlie Hebdo, était confirmée hier par Total. A l'audience, le casting devrait être de choix : sont notamment renvoyés le PDG de Total, Christophe de Margerie, l'ancien ministre de l'Intérieur Charles Pasqua et des anciens diplomates.
L’affaire remonte à la fin des années 1990, lors de l’embargo contre l’Irak, alors sous la coupe de Saddam Hussein. Le groupe pétrolier avait contourné cet embargo, en profitant du système des «coupons de pétrole». Ces allocations de barils autorisées par l’ONU à condition de profiter à la population irakienne étaient en fait distribuées secrètement par le régime à des sociétés et à des personnalités.
Objectif, obtenir le soutien des capitales occidentales pour assouplir l'embargo, mais aussi enrichir des intermédiaires. Certains bénéficiaires de coupons versaient ensuite des rétrocommissions à des dignitaires irakiens. Si Pasqua se retrouve impliqué, c'est que l'enquête a permis d'établir qu'il devait bénéficier «d'envir