Stéphane Richard, l'ancien directeur de cabinet de Christine Lagarde, est désormais en première ligne dans l'affaire Tapie-Adidas, qui a conduit la Cour de justice de la République (CJR) à ouvrir jeudi une enquête pour «complicité de détournement de fonds publics» et «complicité de faux». Les témoignages s'accumulent contre ce fidèle de Nicolas Sarkozy, aujourd'hui PDG de France Télécom, quant à sa responsabilité dans la décision de recourir à un arbitrage dans le dossier Tapie. Une procédure qui a permis à ce dernier d'empocher près de 200 millions d'euros.
Courroie. Libération a ainsi recueilli les confidences plutôt gênantes d'un ancien administrateur du CDR (le Consortium de réalisation est l'une des deux structures publiques, avec l'EPFR, chargée de régler le dossier Tapie). Sous couvert d'anonymat, ce dernier raconte : «Quelque temps après l'élection de Sarkozy, Stéphane Richard a convoqué un à un les membres du conseil du CDR. Et il nous a dit que la ministre avait décidé de recourir à l'arbitrage. Ou plutôt l'Elysée. Richard ne faisait pas mystère de ses liens avec Sarkozy ni du fait qu'il recevait ses instructions directement de l'Elysée.» L'arbitrage est alors très critiqué par ceux qui suivent depuis longtemps le dossier Tapie. «Après une décision de la Cour de cassation en 2006, qui nous était favorable, nous étions très confiants sur la possibilité de gagner, poursuit la même source. L'avo