Colère de producteurs de légumes: les autorités veulent leur interdire l’emploi de produits naturels pour traiter leurs salades, radis ou concombres, en lieu et place de substances phytosanitaires chimiques plus polluantes.
«Avec ces produits, je n'ai plus de problèmes de mildiou. Et voilà qu'on nous les interdit, à cause des complexités de la réglementation», déplore Denis Digel, qui produit quelque 600.000 salades par an à Sélestat, dans le centre de l'Alsace.
Pendant des années, le maraîcher protégeait ses salades à l'aide de produits chimiques, qu'il appliquait à trois reprises. Depuis deux ans, il se contente d'une seule pulvérisation de Sémafort, un produit dit «phyto-stimulant», à base d'algues, d'extraits végétaux et de phosphites. La substance, fabriquée en Allemagne, est censée renforcer les défenses naturelles de la plante.
«C'est trois fois moins cher à l'hectare, et nettement plus efficace. Les rendements sont supérieurs. Et en plus, cela permet de réduire l'impact négatif sur la nature», énumère-t-il. Il souligne que le gouvernement a justement demandé aux agriculteurs, dans le cadre du Grenelle de l'environnement, de diviser par deux d'ici 2018 leur consommation de produits phytosanitaires.
En France, ces produits alternatifs - dont le Sémafort - sont encore peu répandus, sauf dans l'Est où un regroupement de 460 producteurs les teste avec succès depuis 2007 au sein d'une «station d'expérimentation» dénommée «Planète légumes», s