A La Rochelle, il faut quitter le port de pêche pour trouver les barres de La Genette. «Tu nous manqueras énormément, on pense fort à toi, je suis tellement triste.» La carte accompagne le bouquet de violettes posé à l'entrée du 15, rue de Suède. Charlène, 23 ans, est morte ici, le 18 juillet, au domicile conjugal qu'elle avait déserté depuis des mois. Son mari, Yann Bello, a déclaré l'avoir tuée. Face au juge, le cuisinier de 41 ans a avoué, sans expliquer. La voisine de palier n'a rien vu, rien entendu, mais a été «très surprise» de voir débarquer la caravane de flics et de pompiers. Pour elle, les Bello formaient un couple «tout ce qu'il y a de plus normal», jamais un mot plus haut que l'autre. Et lui ? «Un bon voisin.»
Julie (1), amie «autant de Yann que de Charlène», n'en revient pas. Charlène s'était confiée, lui avait raconté son coup de foudre pour Yann en 2004, à 16 ans, son bonheur de convoler en noces à 19, d'être maman à 20. Cuistot talentueux, Yann avait lâché les fourneaux de L'Aunis, une bonne table de La Rochelle, à l'automne 2010, pour monter sa boîte de traiteur, Papilles'Hot.
Mais ses rêves de gloire culinaire se noient vite dans le loyer du F4, les paquets de couches et les courses chez Metro pour achalander l'entreprise en crise. Le ménage vit sur les 1 400 euros que Charlène ramène de son boulot d'aide-soignante. L'explosion couve. En avril, elle demande le divorce et la garde d'Indy, leur fils de 2 ans et demi