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Redresseurs de Mediator

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[Bandes à part] . Tout l’été, «Libération» baguenaude dans des groupes à la marge. Aujourd’hui, des blouses blanches, un député et un éditeur face au laboratoire Servier et à l’agence du médicament.
publié le 9 août 2011 à 0h00

Irène Frachon et Gérard Bapt papotent, tout sourire, à la cafèt d'une annexe de l'Assemblée nationale. Ce 26 juillet, la médecin brestoise et le député PS ont interrompu leurs vacances pour plancher sur la loi réformant le système du médicament suite au scandale du Mediator. Le scandale qu'ils ont déclenché. Bapt a apporté son exemplaire du livre de Frachon, Mediator 150 mg.«C'est une histoire de fou», prévenait-elle dans sa dédicace, le 16 juin 2010, à celui qui deviendra sa «planche de salut».

Incroyable histoire à la David et Goliath que le combat de cette poignée de provinciaux anonymes, qui ont fait plier l'Afssaps (l'agence française du médicament) et le tout-puissant labo Servier. Tout le monde connaît la chef de bande, pneumologue de 48 ans et mère de quatre enfants, dont la ténacité et la foi protestante ont joué un rôle moteur. Mais elle n'aurait «rien pu faire» sans ses «complices». Une troupe foutraque dont chaque nouveau membre semble surgir des fourrés à chaque obstacle, dans un scénario «qu'un auteur de roman policier n'aurait pas osé imaginer», sourit l'éditeur du livre, Charles Kermarec.

Pneumologue en détective

Tout commence en juin 2006 au CHU de Brest. Irène Frachon lit un article de la revue indépendante Prescrire qui dénonce le maintien sur le marché du Mediator, un anorexigène (coupe-faim) vendu comme adjuvant au traitement du diabète. La médecin tilte. Car elle a commencé sa carrière en 1990 à l'hôpital francilien A