C'est encore un simple fait divers qui vient, dans la torpeur de l'été, raviver le très vieux débat sur l'euthanasie. Au risque une nouvelle fois de l'empoisonner. L'appétence morbide des médias les portant souvent, avant même d'en savoir davantage, à pointer du doigt un médecin urgentiste décrit comme fragile psychologiquement et déjà accusé en une du Parisien d'avoir «tué au moins quatre patients». Un procès immédiatement instruit à charge et probablement ressenti très douloureusement tant par les soignants confrontés quotidiennement à ces situations de fin de vie que par les familles qu'ils côtoient dans ces moments délicats. Si seulement cette énième affaire, survenant à la veille d'une année électorale, pouvait enfin mener à la reconnaissance législative de l'aide active à mourir… Rien n'est pourtant moins certain dans un pays où l'Etat rechigne toujours à abandonner le moindre droit de vie ou de mort sur ceux qu'il considère davantage comme ses sujets que comme des citoyens - les débats sur la peine de mort, la contraception, l'IVG, la stérilisation ou, plus récemment, les lois de bioéthique en témoignent. Comme c'est le cas en Belgique, aux Pays-Bas ou en Suisse, nous devrions exiger de l'Etat qu'il respecte un principe de neutralité morale en autorisant chacun à vivre et à mourir selon ses propres conceptions philosophiques. Et ce n'est certainement pas au nom de la dignité - concept dangereux car réversible - qu'il convient de mener ce combat mais
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