Plus de 6 000 signatures à une pétition de soutien, plus de 4 000 personnes mobilisées via un groupe Facebook : le cas de l'urgentiste de l'hôpital de Bayonne (Pyrénées-Atlantiques) soupçonné d'avoir abrégé les souffrances d'au moins quatre patients relance le débat sur l'euthanasie. Interpellé mercredi, Nicolas Bonnemaison, 50 ans, a été mis en examen vendredi pour «empoisonnement» sur «des personnes particulièrement vulnérables». Il a été laissé en liberté sous un contrôle judiciaire qui lui interdit d'exercer sa profession. Le parquet, qui avait requis son incarcération, a fait appel.
Le médecin est poursuivi pour quatre décès survenus depuis avril dans son service. Le dernier, celui d’une patiente de 92 ans, remonte au 3 août.
L'urgentiste a été dénoncé par le personnel soignant, qui trouvait ces décès bizarres. Aucune famille n'a jusqu'ici porté plainte. Veuf d'une des patientes, Pierre Buille a indiqué samedi dans Sud Ouest qu'il n'a pas trouvé suspect le décès de Marguerite, 73 ans, le 7 mai : «J'ai passé une semaine aux urgences. Sa disparition est naturelle, en aucun cas programmée. Je ne pense pas qu'il y ait quelque manipulation. Elle est partie doucement.» Il a tout de même demandé son dossier médical.
Selon son avocat, le médecin «assume son geste». En injectant un sédatif à base de curare, il a voulu «abréger les souffrances de personnes qui allaient décéder dans les minutes suivantes». Me Arnaud Dup