Depuis le mois d’avril, dans toute la France, les avocats se rendent dans les commissariats et les gendarmeries pour être aux côtés des personnes placées en garde à vue. La quasi-totalité de ces avocats ont accepté d’être commis d’office, bien qu’aucune certitude n’existait, alors, quant aux conditions de leur rémunération.
Avancée du droit, avancée des droits, c’est avec une très grande disponibilité que ces professionnels ont fait face à cette charge nouvelle. Aujourd’hui, il apparaît que ce dévouement a été cyniquement dévoyé par le garde des Sceaux, et que l’avancée des droits attendue, non seulement demeure imparfaite, mais se révèle plus encore illusoire. Comment oser affirmer, comme le fait la loi du 14 avril 2011, que le gardé à vue peut être assisté d’un avocat lors des interrogatoires et des confrontations, alors même que cet avocat ne peut prendre connaissance des éléments de l’enquête qui mettent en cause son client : auditions des témoins, auditions des plaignants, rapports d’expertises et constatations, procès-verbaux de perquisition (étant précisé que l’avocat ne peut assister aux perquisitions) ?
En réalité, cette loi est un trompe-l’œil bricolé à la hâte pour satisfaire, en apparence, aux exigences du procès équitable tel qu’il a été défini par la Cour européenne des droits de l’homme. Attitude timorée de la chancellerie, incapable de résister aux pressions supposées de l’opinion publique ou à celles des policiers, syndiqués ou non. Il suffit que l’un d’entre