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Libération
Récit

Des brimades en Egypte aux embûches en France, itinéraire d’un copte sans-papiers

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Placé en rétention, Sameh Tawadros, ingénieur égyptien, se retrouve dans une impasse.
publié le 25 août 2011 à 0h00

Dans sa main droite, Gihane Tawadros serre deux images pieuses. L’une d’elles représente Jésus, l’autre un saint copte. Hier, 9 heures, cour d’appel «du 35 bis» à Paris, chambre où sont examinées les demandes de remise en liberté des étrangers en situation irrégulière placés en centre de rétention administrative (CRA). Dans quelques minutes, Sameh Tawadros, le mari de Gihane, doit comparaître devant Michèle Signoret, la présidente du jour.

Le 16 août, cet Egyptien de religion copte a été contrôlé alors qu’il descendait du bus, à Nanterre (Hauts-de-Seine). Sans-papiers, sous le coup d’une obligation de quitter le territoire français (OQTF), il a été placé en garde à vue, puis détenu au CRA du Mesnil-Amelot (Seine-Saint-Denis). En attendant que la magistrate appelle son mari, Gihane Tawadros raconte.

En Egypte, Sameh était ingénieur, elle, professeure de français. En 2007, le couple décide de quitter l’Egypte avec ses deux enfants pour échapper aux brimades dont sont victimes les coptes de la part de musulmans extrémistes. Gihane a déjà fait des séjours en France. Ce sera leur destination. Ils y entrent avec un visa de tourisme. Y restent illégalement. Sameh trouve un travail, au noir, comme cuisinier. La famille francise son nom en Téodore. Les enfants sont scolarisés. En septembre, Peter va entrer en cinquième, Jonathan, 6 ans, au cours préparatoire. Hier, les deux garçons avaient accompagné leur mère au palais de justice. Mais la juge les a sèchement renvoyés en dehors de la