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Libération
Reportage

Les parents d’un soldat français tué en Afghanistan fourbissent leurs armes

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La justice doit statuer sur la recevabilité de la plainte pour «homicide involontaire» des époux Buil.
publié le 26 août 2011 à 0h00

Il y a peu, un riche habitant du Bahrein a proposé de racheter leur jolie maison et leur vaste élevage de perdrix et de faisans, nichés dans la campagne charentaise. L'acheteur a été clairement éconduit, et son origine n'y est pas pour rien. Depuis le 18 août 2008, la vision du monde de Jean-François et Chantal Buil a changé. Ce jour-là, leur fils aîné, Damien, caporal-chef au 8e RPIMa (régiment de parachutistes d'infanterie de marine), tombait, avec neuf autres soldats français, sous les balles de talibans, dans la vallée d'Uzbeen, en Afghanistan. Comme 73 autres familles, le couple Buil vit avec cette absence et attend de quitter ces lieux, témoins d'une époque heureuse.

Comme tous les 18 août, Jean-François et Chantal ont célébré la mémoire de Damien, né un 18 août également. Chantal a organisé un office religieux dans la petite chapelle de Saint-Aigulin, sa terre de naissance, «avec dix bougies, car on pense à tous les garçons morts à Uzbeen». Chantal a eu la surprise de voir débarquer trois hommes en cuir juchés sur des Harley-Davidson, et porteurs d'une gerbe : trois parachutistes de Pau, qui ne connaissaient pas Damien, mais venus témoigner leur compassion «en tant que frères d'armes».

«Mensonger». Jean-François se trouvait, lui, à Castres, la base du «8» (8e RPIMa), en compagnie des enfants de Damien, 5 ans et 2 ans et demi. «Le colonel a parlé de la plainte, c'est la première fois. Il a dit qu'il était norma