Installé aujourd'hui préfet délégué pour la sécurité et la défense de Provence-Côte- d'Azur, Alain Gardère, 54 ans, est un homme de sécurité publique affidé au régime de Sarkozy. Claude Guéant dépêche à Marseille ce proche pour redresser la situation, après deux limogeages en deux ans à ce poste éminemment «chaud». Son prédécesseur, Gilles Leclair, a eu notamment le tort de s'exprimer avec franchise - et clairvoyance - dans la Provence, le 1er août, sur les limites de l'action de la police à Marseille : «Je ne résoudrai pas à moi tout seul les difficultés liées à une ville pauvre qui souffre de cinquante ans d'immigration et de tradition de banditisme», expliquait Gille Leclair, ajoutant : «Je ne suis ni le sauveur, ni Jésus-Christ.»
Le sentiment du préfet limogé était plutôt que la police, seule, ne peut faire des miracles dans une ville où la délinquance inquiète. A la direction générale de la police nationale (DGPN), on ne cache pas que «les Bouches-du-Rhône sont le seul département où les homicides ont augmenté en 2010 alors qu'ils ont baissé partout ailleurs, même dans le "9-3" [la Seine-Saint-Denis, ndlr]». Un haut fonctionnaire qui connaît Gardère lui «souhaite toute la réussite possible» mais doute de ses capacités à mener à bien sa périlleuse mission.
«Alchimie». Pourtant, Claude Guéant voit en ce «pur produit de la sécurité publique» l'homme idoine pour remplacer Gilles Leclair, «spécialiste de polic