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Ces profs qui changent de métier

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Même si les chiffres restent un secret d'Etat, de plus en plus d'enseignants se détournent de l'Education nationale, et se reconvertissent.
Une salle de classe. (© AFP Mychele Daniau)
publié le 7 septembre 2011 à 16h15
(mis à jour le 7 septembre 2011 à 20h05)

«Les conditions étaient devenues trop indignes». Après vingt-cinq années de bons et loyaux services, d'abord comme instit' puis comme professeur spécialisé pour élèves en difficultés [Rased], Sylvie1, 48 ans, a rendu son tablier. Le métier la passionnait pourtant. Mais avec la suppression programmée de milliers de postes, l'ambiance n'a fait que de se dégrader dans son réseau d'aide aux élèves de la Sarthe.

«Dans un système qui se délite, on est la proie des gens qui dysfonctionnent. Un directeur d'école faisait passer toute sa haine sur nous. On nous a clairement dit que nous allions être "supprimés". On nous harcelait, il fallait nous écraser». Désabusée, Sylvie a fini par tout lâcher. Cette année, elle fait sa rentrée non plus comme prof, mais comme étudiante dans un centre de formation pour devenir orthophoniste.

Comme Sylvie, ils seraient de plus en plus nombreux à tourner le dos à l'Education nationale. Mais le sujet est pour le moins tabou. Si le ministère admet qu'à la rentrée 2010, 66 professeurs stagiaires avaient démissionné dès le mois de novembre, soit 32% de plus que l'an passé, il se refuse à communiquer d'autres chiffres.

«Les abandonner, c'est terrible !»

«Cela devient un véritable