Menu
Libération
TRIBUNE

La droite, d’un sexe l’autre

Article réservé aux abonnés
publié le 7 septembre 2011 à 0h00

L'offensive politique contre des manuels de Sciences de la vie et de la terre (SVT), accusés d'introduire le loup (social) du genre dans la bergerie (naturelle) de la biologie, marquerait-il un tournant dans l'histoire des relations entre la droite française et le sexe ? Certes, il n'est guère étonnant que Christine Boutin, présidente du Parti chrétien démocrate, porte l'étendard de la croisade du Vatican contre les études de genre. On n'est pas davantage surpris que la Droite populaire profite du silence du Front national, qu'elle concurrence déjà sur le terrain de l'immigration, pour exiger le retrait de ces manuels : «l'éducation à la sexualité» devrait se résumer «à des questions de santé publique et à des problématiques concernant les relations entre garçons et filles, non à des théories fumeuses».

Toutefois, il est plus remarquable que le secrétaire général de l'UMP leur affiche son soutien : pour Jean-François Copé, ces 80 députés «posent une vraie question». Il est vrai que, Luc Chatel le rappelle, le ministre de l'Education nationale n'a pas le pouvoir de retirer les manuels ; encore se déclare-t-il «réservé» sur leur interprétation du programme. D'ailleurs, s'il ne conteste pas la liberté éditoriale, il n'encourage pas moins la liberté pédagogique : les enseignants sont libres de choisir un manuel, ou pas… Bref, dans la majorité, l'aile la plus réactionnaire se fait bien entendre - non seulement dans les débats sur la nationalité,