Servier a rendez-vous avec la justice. Les trois juges d'instruction parisiens en charge de l'enquête sur le Mediator ont convoqué les laboratoires, en vue de leur mise en examen. C'est Me Hervé Temime, l'avocat de Servier, qui a lui-même annoncé la convocation. Sans en préciser la date, afin d'offrir un «minimum de sérénité» à son client, pris dans la «tourmente médiatique».
La mise en cause de Servier fait suite aux nouvelles découvertes des juges, révélées hier par Libération. Ils ont recueilli le témoignage de Jean Charpentier, un médecin affirmant que, dès 1973, ses expertises auraient été falsifiées par Servier afin d'obtenir l'autorisation de mise sur le marché (AMM) du Mediator. Le laboratoire est accusé d'avoir modifié ses propres études scientifiques pour que le Mediator soit reconnu comme antidiabétique. Et d'avoir pour ce faire ôté toute référence à l'effet coupe-faim (anorexigène) de sa molécule et à sa parenté avec l'amphétamine.
Relais. «Servier n'a pas trompé les autorités et il n'y a pas eu d'obtention indue de l'autorisation», réagissait à l'aube Me Temime. Alors que, la veille, Servier n'avait pas donné suite aux questions de Libération, le groupe a pris cette fois le relais de son avocat. «L'ensemble des données scientifiques et des études communiquées à l'administration […] n'ont jamais traduit la moindre volonté d'obtenir frauduleusement une autorisation de mise sur le