C’est beau, deux frères qui s’aiment. Alexandre appelait Jean-Noël 780 fois par an (selon un relevé téléphonique des enquêteurs, entre mars 2008 et mars 2009). Probablement pour parler de la famille, de la météo… Et affaires, entre le cadet, homme d’affaires tous azimuts, et l’aîné, président du conseil général, taulier du PS dans les Bouches-du-Rhône ?
D'autres en ont soupé de ces coups de fil à répétition. Comme Michel Karabadjian, directeur général de la communauté urbaine de Marseille (CUM), en charge de la propreté, business de prédilection d'Alexandre Guérini. Interrogé par les gendarmes, il démarre piano : «Je n'avais pas plus d'affinité que ça avec lui.» Puis il concède : «C'était lui qui m'avait mis en poste, j'avais été très surpris de la nomination.» A quel titre ? «La position tenue par Jean-Noël Guérini à mon endroit ne tient qu'aux seuls intérêts de son frère.»
Puis Karabadjian passe peu à peu à table, admettant être «entré dans une spirale», se pliant aux «seules directives d'Alexandre Guérini», qu'il a «toujours considéré comme patron ou référent» en lieu et place de son parrain théorique, Jean-Noël. Et de lâcher en fin d'audition : «J'étais totalement sous l'emprise d'Alexandre Guérini.»
Instructions. Comme d'autres, Michel Karabadjian confirme le style téléphonique d'Alexandre Guérini : «Il n'y avait pas à proprement parler d'excès de politesse dans ses sollicitations, c'est le