Depuis qu'elle a «accusé» Nicolas Sarkozy d'avoir touché des enveloppes de la famille Bettencourt dans le livre Sarko m'a tuer (1), Isabelle Prévost-Desprez sent le soufre dans la magistrature. Menacée de poursuites disciplinaires, la juge s'est vue contrainte de renoncer à suivre le dossier du Mediator. Et son audition dans l'affaire Bettencourt, prévue aujourd'hui, a été annulée au dernier moment. Officiellement parce que l'information avait fuité dans la presse. Depuis qu'elle a mis en cause le chef de l'Etat, exercer normalement son métier lui devenu de plus en plus difficile.
«Sérénité». Hier, c'est le président du tribunal de grande instance de Nanterre (Hauts-de-Seine), Jean-Michel Hayat, qui s'est lui-même chargé d'expliquer comment la hiérarchie judiciaire traitait le «cas» Prévost-Desprez. Au cours d'une conférence de presse organisée en catastrophe, il s'est attaché à démentir les informations du Monde faisant état d'un «dessaisissement» de la juge dans le dossier du Mediator. «Il n'y a pas de sanction, il n'y a pas de dessaisissement, a expliqué Hayat. L'affaire dite du Mediator est un dossier de santé publique sensible. Et, dans les soucis de travailler dans la sérénité, madame Prévost-Desprez a accepté de se déporter.»
Selon son récit, il aurait rencontré la juge vendredi, en compagnie de Christophe Régnard, président de l'Union syndicale des magistrats (USM, majoritaire). Et il lui aurait seulement de