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Libération

Les Roumains l’ont mauvaise contre Guéant

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publié le 14 septembre 2011 à 0h00

A Bucarest, on apprécie peu les propos du ministre français de l'Intérieur prononcés lundi, alors qu'il descendait les Champs-Elysées. «Chacun peut faire usage d'un coup médiatique, mais nous n'allons pas accepter que les Roumains soient toujours plus stigmatisés», lance Catalin Predoiu, le ministre de la Justice. Les Roumains ne nient pas la réalité, ils connaissent les problèmes provoqués par la délinquance à Paris, mais ils trouvent que Claude Guéant «n'a pas été fair-play». Ce n'est, selon eux, qu'un coup médiatique alors que la coopération entre les deux capitales marchait plutôt bien ces derniers mois : Bucarest a envoyé davantage de policiers roumains à Paris et un groupe de travail bilatéral dédié à la question des mineurs a été créé.

Pour les autres questions évoquées par Guéant, la balle est dans le camp français. Exemples : alors que le ministre parle d'un juge roumain à Paris, Bucarest rappelle qu'une lettre a été envoyée proposant un échange de magistrats, il y a plus de trois ans. Trois ministres de la Justice se sont succédé depuis en France, mais la réponse se fait toujours attendre. «Nous espérons maintenant que les choses vont bouger plus vite», dit en souriant Catalin Predoiu. L'accord de réadmission des mineurs isolés ? «La Roumanie l'a déjà ratifié depuis plusieurs années», soutient-on au ministère roumain de l'Intérieur. La France ne l'a pas fait, le Conseil constitutionnel y a mis son veto.

Bucarest doute aussi des sta