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Libération
Reportage

Pas de boulot, pas de plateau

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La mairie de Thonon-les-Bains restreint l’accès à la cantine pour les enfants de chômeurs.
publié le 16 septembre 2011 à 0h00

La vague d’indignation est retombée. Elle n’a pas fait vaciller Jean Denais. Le maire divers droite de Thonon-les-Bains (Haute-Savoie) tient fermement son cap. Pour avoir restreint l’accès des cantines scolaires de la ville aux enfants de chômeurs, l’édile a fait la une des médias.

Lundi, des commerçants en ont profité pour se faire un petit coup de pub. «Repas de midi offert aux enfants exclus de la cantine», pouvait-on lire sur un panneau disposé devant la terrasse d'un restaurant…

Face à cette bronca médiatique, Jean Denais affecte l'indifférence. Mieux, il se dit certain d'avoir trouvé la martingale pour éviter que son initiative ne soit retoquée par les tribunaux administratifs. Ces dernières années, en effet, la justice a condamné plusieurs communes qui avaient tenté, comme Thonon, de renvoyer les enfants de chômeurs manger chez eux. En octobre 2009, le Conseil d'Etat a ordonné la suspension de la délibération du conseil municipal d'Oullins (Rhône) qui prévoyait que «les enfants dont les deux parents travaillent, ainsi que ceux qui bénéficient de dispositifs particuliers, pourront seuls manger à la cantine tous les jours, tandis que les autres enfants ne pourront être accueillis qu'une fois par semaine, dans la limite des places disponibles». Pour le juge, cette délibération interdisait «illégalement l'accès au service public de la restauration scolaire à une partie des enfants scolarisés, en retenant, au surplus, un critère de discrimination sans r