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Libération
Enquête

Silence, hôpital high-tech fantôme

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Construit par la société Eiffage, l’immense centre hospitalier de Corbeil est terminé depuis janvier, mais la mise en service est au point mort. Manuel Valls, maire d’Evry, dénonce un «scandale».
publié le 19 septembre 2011 à 0h00

L’inauguration de l’hôpital Sud-francilien à Corbeil, dans l’Essonne - la plus importante opération hospitalière en Ile-de-France de ces dix dernières années - tourne au gag. Elle était prévue en avril 2011, puis le 17 mai, puis le 15 septembre, et désormais on évoque le premier trimestre 2012. Le directeur vient de démissionner. Quant au personnel des deux hôpitaux (celui de Corbeil et celui d’Evry) qui doivent se retrouver sur ce site flambant neuf, ils appellent à une grève cette semaine. Le champagne attendra.

Couloirs sans fin. Que déduire de ce retard à répétitions ? Scandale financier, comme le disent certains politiques ? Ou une nouvelle manifestation de la privatisation des hôpitaux publics, comme l'estiment des médecins de l'hôpital ? Sur place, on hésite. Tout est presque prêt. Samedi matin avec Manuel Valls, député maire d'Evry, le nouveau directeur et deux accompagnateurs, il y a visite.

Bizarrement, on ne sait trop où l'on est, et c'est un rien terrifiant. Dehors, il y a des bretelles d'autoroute d'un côté, et de l'autre le Génépole, le campus de recherche en biotechnologie et génétique. Au milieu, cet immense bâtiment aux allures de Beaubourg, sur quatre niveaux. Les hôpitaux high-tech seraient-ils condamnés à être à ce point sans chaleur ? Le chantier est officiellement terminé depuis le 17 janvier. On se croirait dans un aéroport. Ou bien dans un hall commercial déserté. Une architecture terriblement froide. Ce sont des couloirs sans fin, de p