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Interview

«Un partenariat public-privé pas approprié»

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Pour Claude Evin, de l’agence régionale de santé d’Ile-de-France, le contrat avec Eiffage n’est pas assez encadré :
publié le 19 septembre 2011 à 0h00

Claude Evin est un ancien ministre socialiste de la Santé. Il dirige depuis un an et demi l’Agence régionale de santé de l’Ile-de-France (ARS). C’est une énorme structure qui a la responsabilité de toute l’offre de soins dans la première région d’Europe. A ce titre, l’ARS a la responsabilité du futur hôpital Sud-francilien, qui réunira les établissements actuels de Corbeil et d’Evry.

Peut-on rêver et espérer qu’un jour s’ouvrira l’hôpital sud-francilien ?

Oui. Certes, il y a eu du retard - près d’un an -, mais au premier trimestre 2012, j’espère bien que cela sera possible.

Un an de retard, un loyer de 40 millions d’euros sur trente ans, bref un hôpital qui aura coûté 1,2 milliard d’euros. Un «scandale financier», comme le qualifie Manuel Valls, maire d’Evry et, à ce titre, président du conseil d’administration du futur hôpital ?

L’expression me paraît exagérée. Ce dossier, je l’ai pris en cours de route, le partenariat public-privé remontant à 2006. Peut-être que la puissance publique n’a pas été assez vigilante, mais je crois plutôt que ce type de partenariat, qui est séduisant sur le papier, n’est pas très approprié à la construction d’un gros hôpital, qui est d’une très grande complexité.

Pourquoi ?

Un gros hôpital, c’est une construction qui nécessite des années. Sa conception repose sur des projections en termes d’offres de soins, qui sont complexes. Ces projections peuvent, surtout, évoluer au fil des projets. Certes, le partenariat public-privé a des avantages, puisque la construction et la maintenance sont à la charge du privé. Mais encore faut-il que tout soit bien bordé. Or, ce qui est défini en début de procédure, ne se retrouve pas complètement en fin de procédure. Le partenaire privé peut être confronté à des changements importants dans la demande. C’est la limite qui peut conduire à faire une analyse