Assistant(e) sexuel(le) pour les personnes handicapées, voilà le nouvel «emploi» qui pourrait voir le jour en France si aboutit la proposition de loi portée par l’intense lobbying de l’Association des paralysés de France (APF). Présenté comme progressiste, ce projet est au contraire un piège : pour notre choix de société, pour les femmes, mais aussi pour les personnes handicapées elles-mêmes, renvoyées une nouvelle fois au ghetto et qui, pour beaucoup, s’élèvent contre ce projet.
Bien au-delà de la question des personnes gravement handicapées, dont il est temps en effet de regarder en face les souffrances, et notamment la difficulté à vivre leur sexualité, ce projet engage la société tout entière en créant pour la première fois un «métier» de nature sexuelle. Les femmes, une nouvelle fois, seront les premières à en payer le prix. Et les personnes handicapées verront une mauvaise réponse fermer l’horizon ouvert par leur excellente question. La «solution» des assistants sexuels, tiers rémunérés pour prodiguer des actes de nature sexuelle, relève juridiquement - inutile de se cacher derrière son petit doigt - de la prostitution. Elle ne ferait que renvoyer les personnes lourdement handicapées dans un ghetto et les y oublier en toute bonne conscience. La plupart n’ont pas même droit au simple rapport à l’autre et on aurait le cynisme de leur payer un rapport sexuel avec un(e) professionnel(le), à date et heure fixes, éventuellement remboursé par la collectivité ? En quoi un acte