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TRIBUNE

Ne laissons pas Chatel saper l’école, résistons !

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par Alain Refalo, Enseignant du primaire
publié le 26 septembre 2011 à 0h00

L’école de la République est en train de mourir sous les coups de boutoir d’une institution qui montre chaque jour son mépris pour les enseignants, les parents et les élèves. Le général en chef de la rue de Grenelle, à la suite de son prédécesseur, mène depuis son arrivée au ministère une guerre sans merci pour achever l’école issue des Lumières. Il saigne, il détruit, il appauvrit, et il s’en félicite, fier de pouvoir à son tour saper davantage les fondements de l’école émancipatrice ! Cette guerre, reconnaissons-le, il est en train de la gagner, faute d’enseignants résistants. Le laisserons-nous accomplir impunément cette basse besogne ou lui opposerons-nous enfin toute la force de notre conscience révoltée ?

Sa force à lui, il la tient de notre permanente soumission. Sans notre coupable obéissance, lui et ses zélés exécutants académiques ne pourraient rien. Notre silence face au démantèlement méthodique de l’école publique, silence justifié par le soit-disant devoir d’obéissance et de réserve du fonctionnaire, est désormais synonyme de capitulation. Nous avons capitulé avant même de résister, alors qu’il suffirait de ne plus les soutenir pour que cessent ces attaques destructrices du service public d’éducation. La Boétie, reviens, les syndicats n’ont toujours rien compris.

C’est ce choix d’une résistance éthique et responsable qu’ont fait des milliers d’enseignants du primaire qui, dès novembre 2008, n’ont pas voulu être les complices de cette politique criminelle qui tue l