Menu
Libération
EDITORIAL

Dégâts

Article réservé aux abonnés
publié le 5 octobre 2011 à 0h00

«Flic» est péjoratif mais les grotesques «grand flic», «super flic» ou «flic à l’ancienne» (comme la blanquette) sont au contraire un hommage suprême déversé encore aujourd’hui sur le commissaire Michel Neyret qui passe désormais ses nuits en prison.

Ce policier bénéficie de la présomption d’innocence mais à lire ce que racontent ses proches ou patrons qui ont fini par le désavouer, Michel Neyret regardait trop les séries télévisées. Comble du ridicule, il était devenu l’égérie d’un autre policier de la PJ passé réalisateur, et le héros douteux de reportages télévisés complaisants.

Il s’était construit un personnage absurde dont on mesure aujourd’hui les dégâts qu’il a pu faire à la police et aux policiers - la majorité d’entre eux - qui font leur travail avec courage et sans le secours des caméras. Que cet homme ait pu être un «exemple» pour la PJ en dit long sur les méthodes de cette institution prétendue d’élite. Claude Guéant, qui joue avec dilection au premier flic de France, va devoir mettre de l’ordre dans la maison et revoir sa structure de commandement pour avoir laissé parader pareille anomalie. On veut bien croire que Neyret soit un cas isolé mais Sarkozy et ses successeurs Place Beauvau ont laissé se développer une idéologie de l’impunité qui a pu nourrir tous les abus. Ils ont usé de la police à des fins politiques, que ce soit avec l’espionnage des journalistes ou pour faire du chiffre. Les cas de Péchenard, Squarcini, ou Neyret, trois flics qui se sont mis au-de