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Libération
Analyse

La vitrine salie d’une police fragile

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L’affaire vient ternir l’image d’une institution mise à mal par Sarkozy.
publié le 5 octobre 2011 à 0h00

Un «grand flic» qui «tombe» et c'est toute la maison police qui s'épanche : «séisme», «cataclysme», «drame en interne», entend-on dire depuis que le numéro 2 de la PJ de Lyon est soupçonné de corruption et de trafic de stupéfiants. Jusqu'au ministre de l'Intérieur, qui déclarait vendredi : «Si la culpabilité était mise en évidence par le travail des magistrats, ce serait une immense douleur pour la police nationale de voir l'un des siens ayant quitté le droit chemin. Ce serait même une très grande peine.» On a connu Claude Guéant plus sobre dans son langage de taulier de la place Beauvau alors que ce n'est pas la première fois qu'un responsable policier se retrouve sur le gril.

Certes, ce genre d’affaire reste rare : en juin, le commissaire de Colombes François Ottaviani, 61 ans a été placé en garde à vue, mis en examen pour «corruption» et «trafic d’influence» dans un réseau impliquant des restaurants asiatiques et le milieu. A l’époque, ce fut silence radio alors qu’aujourd’hui, le ministre a des mots dignes d’un éloge funèbre.

Chasse gardée. Pourquoi tant de lyrisme ? L'affaire Neyret, c'est un peu comme un pavé dans la vitrine du ministère de l'Intérieur parce qu'elle survient au sein de son fleuron, la police judiciaire. La PJ française, qui se targue d'être «l'une des meilleures du monde», tient à la fois du corps d'élite et de la chasse gardée, comme le symbolise le 36 quai des Orfèvres, siège historique de l