Il arrive sur son vélo électrique, un casque protecteur sur la tête. C'est quand il en descend qu'on comprend. Nicolas marche d'un pas saccadé, un peu comme un robot. Il doit vite s'asseoir, car ses jambes sont faibles. Nicolas, 31 ans, souffre d'une sclérose en plaques (SEP) mais ne se plaint pas : «Je suis vaillant, par rapport à d'autres malades. J'arrive avec mon vélo. Les autres seraient bien contents d'ouvrir un pot de compote.» La maladie neurologique incurable lui est tombée dessus sans prévenir. «Il était bien parti dans la vie. Et à 15 ans, il s'est pris un missile sur la tronche», résume son avocat. En 1995, dans son collège de Mulhouse, on le vaccine contre l'hépatite B. «J'ai dit : "Ce truc, j'en veux pas", mais on se fout de ton avis.» Quinze jours plus tard, Nicolas boite. On croit d'abord à un déséquilibre du bassin, il porte des semelles orthopédiques. Sans succès. Fini le cross, le foot, le hockey sur glace. «D'année en année, ça s'est lentement dégradé.» Il se raccroche à un drôle d'espoir. «Pendant treize ans, je me suis dit : "Ça ira mieux demain."» En 2007, la fracture d'un orteil l'amène à l'hôpital. Scanner, IRM, ponction lombaire. «Ils hésitaient entre soixante maladies.»Le diagnostic tombe : sclérose en plaques. «Le neurologue me l'a dit par téléphone. Des gens plus faibles seraient allés se jeter sous un train.» Il ne peut pas prouver la relation causale avec la vaccination. Mais pour l
portrait
La fumette, c’est la santé
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par Michel Henry
publié le 13 octobre 2011 à 0h00
(mis à jour le 13 octobre 2011 à 10h59)
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