Le nom de François Molins, l'actuel directeur du cabinet du Garde des Sceaux Michel Mercier, a été proposé, vendredi, au poste hyper-sensible de procureur de Paris, laissé vacant après le départ de Jean-Claude Marin à celui de procureur général près la Cour de cassation.
Vendredi, la Chancellerie a donc envoyé une «transparence» (c'est ainsi qu'on appelle le projet de nomination du ministre), comprenant, parmi d'autres, le nom de Mollins, au Conseil supérieur de la magistrature (CSM ) qui devra donner un avis -«favorable» ou «défavorable»- sur la nomination. Théoriquement cet avis simple est purement consultatif et ne lie pas l'exécutif. Mais Michel Mercier avait lui-même promis qu'il ne passerait pas outre les avis du CSM... La nomination de Molins aura donc valeur de test.
«Une volonté manifeste de verrouillage»
«Nommer son propre directeur de cabinet, un poste éminemment politique, au parquet de Paris -le plus sensible- démontre une volonté manifeste de verrouillage, selon Mathieu Bonduelle, du Syndicat de la Magistrature (classé à gauche). Il n'y a qu'un précédent: la nomination de Laurent Le Mesle, dir cab de Pascal Clément, bombardé procureur général de Paris. »
François Molins, 58 ans a fait toute sa carrière au parquet et dans les administrations ministérielles. Comme au parquet de Bobigny, où en 2005, il avait dans un premier temps refusé d'ouvrir une information judiciaire sur la mort de Bouna et Zyed deux garçons poursuivis par la police et qui avaient trouvé la mort après s'être ré