Cet après-midi, Emmaüs et la Fondation abbé-Pierre appellent à «faire la manche» devant la mairie de Marseille. Mendier bruyamment, pour protester contre un arrêté municipal antimendicité valable dans un large périmètre couvrant le grand centre-ville, du Stade-Vélodrome à la gare Saint-Charles. Les forces de l'ordre pourront verbaliser «toute forme de sollicitation ou appel à la quête de nature à entraver la libre circulation des personnes, la commodité du passage dans les voies et espaces publics, l'accès aux immeubles riverains ou, de manière générale, de porter atteinte par ces comportements au bon ordre, à la tranquillité et à la sécurité publique».
Roms. La municipalité UMP conteste le terme d'arrêté «antimendicité». Mais le cadre très large permet aux policiers de punir toute forme de mendicité. Valable un an, l'arrêté interdit aussi la consommation d'alcool sur la voie publique. La municipalité l'a pris discrètement, vendredi. C'est la gauche qui a mis les pieds dans le plat lundi, lors d'un conseil municipal. Plusieurs groupes venaient d'intervenir sur l'hébergement des Roms, chassés en août du centre-ville, lorsque Jean-Claude Gaudin, maire UMP, a pris la parole pour rappeler qu'il avait toujours privilégié des solutions «humanistes». Et qu'il n'avait pas signé d'arrêté antimendicité. Patrick Mennucci, président du groupe PS, l'a contredit : «Mais si, vous l'avez signé !»
La mairie se défend : il ne s'agiss