Ala réception du Carlton de la Grand-Place de Lille, le luxe a enfin retrouvé le calme. Soupçonné d’avoir abrité un réseau de prostitution, l’hôtel a finalement reçu l’autorisation de garder ses portes ouvertes, malgré l’incarcération de son propriétaire et de son gérant. C’est au palais de justice que règne la pagaille. Les deux juges d’instruction, qui travaillent depuis sept mois sur le dossier de proxénétisme où le nom de Dominique Strauss-Kahn est cité, et qui ont été rejoints la semaine dernière par un troisième juge spécialisé dans le financier, pourraient être dessaisis. Le procureur de la République a déclaré, hier, avoir demandé au procureur général de Douai le dépaysement de l’affaire vers une autre juridiction. La chambre criminelle de la Cour de cassation rendra sa décision d’ici une semaine.
D'après le procureur, la présence dans ce dossier de deux personnes, «travaillant régulièrement avec les magistrats de Lille», menace l'impartialité de la justice. Emmanuel Riglaire - avocat de renom - et Jean-Christophe Lagarde - commissaire divisionnaire - ont tous deux été mis en examen, notamment pour proxénétisme aggravé en bande organisée, et laissés libres. Le premier est soupçonné d'avoir présenté une de ses anciennes clientes à un proxénète notoire. Le second d'avoir effectué des voyages à Paris et Washington, payés par des entrepreneurs de la région, aux côtés de prostituées. Outre-Atlantique, il côtoyait l'ex-patron du FMI.
Les deux principaux syndicat