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Libération

Roms : une juge rappelle aux collectivités leurs obligations d’accueil

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publié le 28 octobre 2011 à 0h00

Le zèle de la ville et de la communauté urbaine de Marseille (Bouches-du-Rhône) à expulser les Roms des terrains où ils s’installent commence à agacer les magistrats marseillais. Le 25 octobre, la vice-présidente du tribunal de grande instance a ainsi rendu une ordonnance qui renvoie les collectivités à leurs obligations. Saisie en référé par la communauté urbaine, qui invoquait le trouble à l’ordre public et l’état sanitaire déplorable du camp monté par une centaine de Roms dans les quartiers nord, la juge Anne-Marie Somnier a certes ordonné leur expulsion, mais elle leur donne jusqu’au 17 décembre pour quitter les lieux, histoire que leurs enfants scolarisés dans le quartier ne soient pas contraints de déguerpir avant les vacances de Noël.

Dans ses attendus, la magistrate va cependant beaucoup plus loin, soulignant qu'«il n'est pas contestable que le trouble à l'ordre public est généré par l'impossibilité pour cette communauté de pouvoir s'implanter sur des terrains mis à leur disposition par la municipalité ou la communauté urbaine». Au paragraphe suivant, Anne-Marie Somnier relève également que «les destructions des divers squats après expulsion des occupants ne servent qu'à déplacer le problème, puisqu'aucune solution n'est recherchée efficacement, aucun quartier de Marseille ne voulant les accueillir, sans distinction de niveau social ou d'appartenance politique, le refus étant unanime.» Un argument commode que les élus dégainent volontiers pour justif