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Libération

Des Indignés jugés pour une vitre décollée

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publié le 1er novembre 2011 à 0h00

Une audience pour le moins singulière s'est déroulée, hier, devant la 29e chambre du tribunal de Paris. Onze Indignés comparaissaient pour avoir «décollé» la vitre du fourgon de police dans lequel ils étaient embarqués, après un rassemblement place de la Bourse, le 21 septembre.

Parmi eux, Hilmar, 36 ans, Vénézuélienne, était venue manifester avec ceux qui, comme elles, participaient à la Marche des Indignés, de Madrid à Bruxelles. «On formait un cercle pacifique et les policiers sont venus nous déloger», raconte-t-elle. Dans la bagarre, la jeune femme se retrouve dans le car de police, avec une dizaine d'autres manifestants. «On était serrés, sur des bancs. J'ai brandi mes mains devant une vitre, dit-elle en montrant deux cœurs dessinés sur ses paumes. J'ai alors remarqué que la vitre vibrait et qu'elle menaçait de se décoller.» Un peu plus tard, Hilmar et dix autres Indignés sont placés en garde à vue pour avoir «cassé une vitre», selon les policiers. Me Breham, l'avocat des onze Indignés, lâche : «La vitre ne s'est pas cassée, elle s'est juste décollée, parce qu'elle tenait mal.» Séverine, absente au procès, est celle qui, selon la présidente du tribunal, a «le casier le plus chargé» : interpellation pour conduite en état d'ivresse. La jeune femme était debout, dans le fourgon, quand celui-ci s'est mis en route. «Elle a trébuché et a posé ses mains sur la vitre, qui s'est alors décollé