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Libération
Récit

AZF : la quête de culpabilité reprend

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Dix ans après l’explosion de l’usine toulousaine, le procès en appel de la filiale de Total exploitant le site et de son directeur s’ouvre aujourd’hui.
publié le 3 novembre 2011 à 0h00

Déjà vu en 2009, le péplum judiciaire à 1 million d’euros, 2 597 plaignants, 53 820 pages de dossiers d’instruction et plus de 200 experts et témoins se rejoue à Toulouse à compter d’aujourd’hui pour quatre mois d’audience sous les mêmes caméras. Les cérémonies du dixième anniversaire de l’explosion de l’usine AZF, qui a tué 31 personnes et causé 2 milliards d’euros de dégâts le 21 septembre 2001, n’ont eu que peu de retentissement cette année. La vraie commémoration s’ouvre ce matin dans la salle municipale Jean-Mermoz, à nouveau transformée en salle d’audience.

Les magistrats de la cour d’appel y rejugeront la société Grande Paroisse, filiale du groupe Total, et son directeur, Serge Biechlin, pour homicides involontaires, coups et blessures et destructions ou dégradations pareillement involontaires de biens appartenant à autrui commis par négligence, manquement aux obligations de sécurité ou faute caractérisée. C’est le procureur de la République qui a fait appel de la décision de relaxe, prononcée en correctionnelle le 19 novembre 2009.

Le 21 septembre, lors de la commémoration des dix ans de l'accident, le maire de Toulouse a tant bien que mal réussi à rassembler les riverains victimes d'AZF et l'association des anciens salariés. Les riverains dénoncent encore la «poubelle chimique» qu'aurait été l'usine. Les salariés, conduits par un ex-délégué CGT, refusent toujours d'être rendus plus ou moins coupables de la mort de 21 des leurs, employés du site. Si quelques-u