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Libération

«Charlie Hebdo» pète le feu

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Après l’incendie de leurs locaux, l’équipe revendique sa «liberté de dérision».
Dessin de l'équipe de «Charlie Hebdo» paru dans «Libération» de jeudi 3 novembre. (Jul)
publié le 3 novembre 2011 à 0h00
(mis à jour le 3 novembre 2011 à 11h29)

C'est un journal qui a pris feu dans la nuit. Cartons, journaux, chaises renversées jonchent le sol devant une façade noircie aux vitres éclatées, boulevard Davout, dans le XXe à Paris. Les murs sont calcinés, une odeur de plastique brûlé flotte. L'incendie est criminel. «J'ai l'impression d'être sur un reportage, pas chez moi, mais c'est bien mon journal», s'exclame Luz. Dessinateur à Charlie Hebdo, il est l'auteur de la une de la semaine, sous-titrée «Charia Hebdo». Une caricature de Mahomet qui proclame : «100 coups de fouet si vous n'êtes pas morts de rire !» Hier matin, Luz était loin de rire.

La section antiterroriste (SAT) de la brigade criminelle de Paris a recueilli le témoignage d'un chauffeur de bus de la RATP qui a vu, mardi vers minuit, «deux mecs encapuchonnés balancer des objets dans les vitres» du local de l'hebdo puis «partir en courant en direction de la porte de Vincennes». Le laboratoire central, qui analyse les débris, tente de déterminer s'il s'agit d'un ou de deux «engins incendiaires».

Menaces. Les auteurs de l'attentat étaient visiblement «bien renseignés» puisque la rédaction s'était installée discrètement il y a trois semaines à cette adresse au rez-de-chaussée, «derrière des vitres opaques, sans enseigne ni sigle» au nom de Charlie Hebdo.

Malgré l'absence de revendication, les enquêteurs privilégient l'hypothèse «d'un acte lié à l